Voici une célébration reconstruite qui correspondent assez bien aux parties de célébrations historiquement attestées dans le paganisme germanique (cité dans Sagas islandaises, traduction de Régis Boyer, Éditions Gallimard, Paris, 1987) aussi attestées par Ásatrúarfélagið, mais aussi dans Études sur le Vocabulaire Religieux du Vieux-Scandinave: La libation, Maurice Cahen, Éd. Champion, Paris, 1921.
Les étapes avec un astérisque (*) sont des ajouts volontaires pour l’adapter à notre monde moderne.
Première étape – retentissement de la lúðr
Le lur dérivé du mot norrois lúðr est une trompe de bronze utilisée lors des combats pour effrayer l’ennemi.
Une trompe de chasse, un cor ou un cor des Alpes peuvent aussi faire l’affaire.
Cette étape sert à marquer un temps d’arrêt entre les affaires du quotidien et le moment du rituel.
On s’imagine qu’on soufflait dans un de ces instruments à vent lors des grandes célébrations en plein-air comme Sumarblót ou Disarblót, mais pas lors d’un événement intérieur.
Deuxième étape – Remerciements des invités *
Troisième étape – Présentation des invités *
Quatrième étape – Explication des objectifs *
Cinquième étape – Mise en veille des téléphones portables *
Sixième étape – Consécration des lieux par le feu et le verbe
La déclaration traditionnelle a été faite pour la première fois de façon attestée par Ingólfr Arnarson, premier habitant officiel de l’Islande en l’an 874 (cité dans la traduction de Régis Boyer, Sagas islandaises, Éditions Gallimard, Paris, 1987): je déclare ces lieux consacrés au nom de Thor seulement!
On fait en même temps le tour des lieux dans le sens horaire ou antihoraire selon l’heure de la journée, avec une torche dans les mains.
Aujourd’hui, quelques bougies blanches ficelées ou une lanterne à bougie sont utilisées car, elles ont beaucoup plus sécuritaires.
Septième étape – Dépôt des figurines divines sur le horgr
Si le goði en possède, les trois figurines ou statues traditionnelles sont Óðinn, Þórr et Freyr.
Il peut les déposer sur le hörgr ou à côté, tant qu’elles sont visibles.
Huitième étape – Blótveizla
C’est le banquet sacrificiel, souvent composé d’un plat traditionnel comme un grautr et une pièce de viande ou d’une recette moderne, faute d’inspiration.
Neuvième étape – Consécration de la corne à boire
Dites: Þórr consacre cette corne!
Parce que Thor est traditionnellement le dieu qui consacre.
Dixième étape – Déversement de l’hydromel dans la corne
Une autre boisson peut aussi faire l’affaire, comme de la bière, du cidre, du jus de fruits, mais traditionnellement, c’est de l’hydromel.
Évitez le vin rouge, car il pourrait tacher votre corne…
Je parle en connaissance de cause!
Onzième étape – Déversement de l’hydromel dans le hlautbolli
Le contenu sera versé au pied du plus grand arbre ou du plus grand rocher que vous voyez sur les lieux.
Nos ancêtres faisaient cette pratique depuis des millénaires dans les forêts européennes.
Douzième étape – Le goði asperge les mains des participants
Mélangez l’hydromel avec de l’eau, c’est moins collant…
Certaines sagas disent que le goði utilise une branche sempervirente, soit une branche de conifère.
Treizième étape* – Drekka full
On boit toujours dans l’ordre suivant: d’abord aux ancêtres, aux divinités et aux personnalités présentes.
Il n’est pas nécessaire de boire à tous vos ancêtres ou toutes les divinités.
Vous pouvez les choisir selon la circonstance.
Par exemple à Dísarblót, on honore plus particulièrement Freyja.
Certains pratiquants rajoutent aussi un toast aux vaettir et aux amis absents.
Vous êtes libres!
Quatorzième étape – Serment sur Ullhringur
Ce n’est pas une étape obligée, mais elle est grandement recommandée pendant les grandes célébrations comme Sumarblót ou Jól.
Quinzième étape – Récitation pour la paix et pour la prospérité
Le goði récite la prière traditionnelle suivante: til árs ok friðar! Ce qui signifie: (nous avons fait cela) pour la prospérité et pour la paix!
Voici un résumé que vous pouvez imprimer si vous devez officier:
- On souffle dans la corne;
- On remercie les invités;
- On présente les nouveaux participants;
- On explique l’objectif de la rencontre;
- On consacre les lieux avec une chandelle;
- On dépose les figurines sur le horgr (l’autel);
- On mange;
- La dame de la maison consacre la corne à boire;
- On verse de la boisson consacrée dans le hlautbolli (bol sacrifiel);
- On asperge les mains des participants;
- On boit la boisson consacrée*;
- On prête des serments;
- On souhaite la paix et la prospérité aux participants.
*Il est fortement conseiller de «doser» (avec une tasse à mesurer par exemple) la quantité de boisson que l’on verse dans les contenants. Ainsi on évite les excès, car ne l’oublions pas: un païen n’a rien de plus cher que sa réputation! Le goði peut aussi rappeler aux participants qu’ils sont tous responsables de leur consommation d’alcool.
