Vous l’avez sans doute deviné, Mæðranótt est la Mōdraniht anglo-saxonne, décrite par Bède le Vénérable.
Il n’y a pas de nom officiellement attesté et qui fait l’unanimité chez les Scandinaves.
C’est la raison pour laquelle le nom de Mæðranótt a été créé à partir de l’islandais moderne.
Il ne s’agit que d’une théorie.
La pratique
Dans le De Temporum Ratione de Bède le Vénérable, il décrit ce qu’il sait d’une ancienne fête anglo-saxonne qui, selon lui, s’appelait Módraniht, qui marquait le début d’une nouvelle année et était célébrée au solstice d’hiver.
Bien qu’il existe peu d’informations pour décrire ce qu’était Módraniht pratiquée dans les royaumes anglo-saxons (l’Essex, l’Est-Anglie, le Kent, la Mercie, la Northumbrie, le Sussex et le Wessex), on note qu’en Scandinavie, on observait un rituel distinct pour les Dísir.
De ce qu’on connaît des Dísir, ce sont des esprits féminins qui veillent sur le sort des nouveaux-nés (les nornir), le sort des adultes (les fylgjur), le sort des familles et des tribus (les hamingjur), le sort des guerriers (les valkyrjur).
Aujourd’hui en Suède, surtout dans les campagnes, on fête vivement la Sainte-Lucie le 13 décembre.
On dépeint Sainte-Lucie comme une porteuse de lumière, qui chasse le mal.
On croit que c’était la nuit la plus longue de l’année, qui chronologiquement est erroné, car c’est au solstice d’hiver que le jour est le plus court dans l’année.
Ce qui laisse sous-entendre que la Sainte-Lucie est peut-être une réminescence de Módraniht, non pas anglo-saxonne, mais scandinave (dit en islandais Mæðranótt).
Lors de la Sainte-Lucie, les jeunes dans les campagnes aimaient effrayer les gens et quêter de la nourriture et de l’alcool, mais avec l’urbanisation, la pratique s’est appsremment estompée.
On dit que lors de la nuit de la Sainte-Lucie, des êtres surnaturels dangereux se promenaient en liberté et des animaux parlaient.
Il était important de ne pas moudre, infuser, essorer ou d’effectuer aucune tâche significative.
On plantait un couteau dans le mur de l’écurie, pour protéger la ferme, car on dit que l’acier était censée protéger contre le mal.
Dans la saga de Haakon le bon (Heimskringla), nous avons une description d’un Dísablót, qui suggère que le roi de Suède a supervisé le rituel dans son rôle de grand prêtre (allsherjargoði) tout en circulant rituellement dans la salle sacrée.
Parmi les sources anglaises dont les écrits de Bède le Vénérable, nous savons que les restes de la bûche de Jól de l’année précédente servaient à allumer la bûche de l’année suivante.
Le contexte
(Mæðranótt en islandais) marquait semble-t-il le début des douze jours de Jól.
Dans la saga de Haakon le bon (Heimskringla), on constate que la période de Jól ne durait pas toujours douze jours, mais bien trois jours ou aussi longtemps que la bière a duré.
Dans cette saga, on explique que la nuit où Jól a commencé était connue sous le nom de nuit de l’abattage, où les animaux étaient rituellement tués.
Leur viande servit plus tard à nourrir la communauté, ainsi qu’à renforcer les divinités mineures et les divinités majeures.
C’était le roi Haakon de Norvège, qui, en tant que chrétien, a adopté une loi selon laquelle le jour de la Noël chrétienne ET les célébrations de Jól devaient désormais être réalisées au même moment (au même titre que les anciennes pratiques liées aux Saturnales et au culte de Mithra, pour ainsi combiner toutes les fêtes païennes en une seule célébration).
Il est de coutume qu’AUCUN travail ne soit effectué pendant la période de Jól.
On dit que la déesse Berchta punissait ceux qui avaient laissé le travail inachevé.
Dans la Saga des gens du Svarfadardalr (Svarfdæla), on voit un guerrier reporter un combat après la période de Jól, parce qu’une paix sacrée était instaurée pendant cette période.