Les fêtes du paganisme germanique

Avant de s’attaquer à l’épineuse question des fêtes païennes dans le monde germanique, il est souhaitable de dresser les bases de ce dit calendrier.

L’exercice reste d’une complexité décourageante en raison des sources falsifiées, dont la mythologie nordique notamment.

C’est aussi le cas des sagas qui ont été écrites trois ou quatre siècles après les dits événements, par des moines chrétiens.

N’est-il pas mieux d’admettre une fois pour toutes qu’il n’existe pas qu’un seul paganisme germanique, mais bien des paganismes germaniques en fonction des lieux et des époques, puisque le paganisme dit germanique pratiqué au 5e siècle de notre ère en Germanie (l’actuelle Allemagne) se distingue, notamment par son culte voué à d’anciennes divinités (c’est le cas de Nerthus) du paganisme pratiqué à la veille du 20e siècle dans les campagnes suédoises, notamment dans le parc national de Tividen, à 140 km à l’Ouest de Stockholm.

La preuve vivante est la diversité des manifestations régionales dans le monde actuel, par exemple le paganisme franc, anglo-saxon, islandais, teutonique, helvétique, pennsylvanien (en raison des descendants allemands établis en Pennsylvanie), etc.

Même après trente ans d’études sur le sujet, après avoir dépouillé toutes les monographies en français et en anglais, on ne peut être certain des rites, de leur datation, de leur signification et de leurs objectifs.

Tentons malgré tout de dresser une nomenclature des fêtes du paganisme germanique, en ordre chronologique:

  1. Dísablót;
  2. Sigrblót;
  3. Miðsumarblót;
  4. Álfablót;
  5. Völsiblót;
  6. Haustblót/Vetrnætr;
  7. Jól/Miðvetr;
  8. Freysblót.

À propos de Þorrablót

En ce qui concerne Þorrablót, c’est une fête célébrée entre la mi-janvier et la mi-février et apparue en Islande au 19e siècle.

Le nom Þorra est cité dans la Orkneyinga saga et pourrait être un diminutif du nom du dieu Thor ou le nom d’un roi finnois.

Quoiqu’il en soit, il ne s’agit pas d’une fête préchrétienne, mais bien une fête qui a été créée de toutes pièces par des étudiants islandais à Copenhague en 1873 dans la mouvance des nationalismes européens.

Définition du blót

Le blót est une pratique qui pouvait être dédiée à toutes les divinités germaniques, aux esprits de la Nature ou aux ancêtres.

Il prenait la forme d’un festin sacré et sacrificiel.

Le mot «blót» en norrois signifie «sacrifier» et le verbe «blóta» signifie «renforcer un dieu avec un sacrifice de sang».

Les sources écrites et archéologiques indiquent que les principaux animaux sacrifiés étaien des porcs ou des chevaux.

Plus qu’un simple sacrifice, le blót était l’événement central de toutes les pratiques religieuses en Scandinavie préchrétienne, presqu’assurément aussi en Germanie continentale.

Le blót doit être davantage perçu comme une offrande et il impliquait des sacrifices d’animaux et parfois d’êtres humains, dont le sang devait couler dans des bols ou sur des pierres.

Dans la saga d’Egill, fils de Grímr le Chauve (Egils saga), dans la saga des Orcadiens (Orkneyinga saga) et dans la saga d’Egil à la main unique et d’Asmund (Egils saga einhenda ok Ásmundar berserkjabana), on dit que les prisonniers de guerre étaient sacrifiés à Óðinn.

Le bâtiment dans lequel le blót était exécuté s’appelait un hof.

D’autres lieux sacrés existaient dont le hörgr (table de pierre), le (espace sacré), le lund (bosquet sacré) et le haugr (monticule).

Le sang contenu dans un bol (hlautbolli) était passé au-dessus du feu pour être purifié, consacré.

Des brindilles étaient trempées dans le liquide et secouées, projetant ainsi le sang sur les participants et les bâtiments.

On croyait que le sang possédait des pouvoirs spéciaux.

Notamment, il est attesté qu’au temple de Hofstaðir en Islande du Nord, des bovins étaient décapités lors de rituels saisonniers pendant plusieurs années.

Des études ostéologiques ont permis de conclure que les animaux sacrifiés étaient frappés violemment avec une épée ou une hache sur le cou, pour permettre au sang de gicler de façon spectaculaire.

Le sacrifice était suivi d’un festin (blótzveizla) avec la viande de l’animal sacrifié.

On faisait bouillir la viande à l’extérieur ou à l’intérieur, tout en buvant de la bière ou de l’hydromel pendant la préparation, qui faisait partie de la cérémonie.

Conclusion

Le pratiquant d’aujourd’hui demeure libre d’inclure ou pas ces célébrations dans son calendrier, et je souhaite que cela reste ainsi pour de bon.

Je ne suis ici que pour apporter une certaine objectivité sur la question.

%d blogueurs aiment cette page :