Cet article n’est pas un éditorial, donc il ne s’agit pas de prendre position en faveur ou en défaveur du port de la barbe dans les forces armées.
Devrait-on autoriser délibérément le port de la barbe dans les forces armées, notamment pour des raisons religieuses?
La réponse n’est ni un « oui » ni un « non » absolu, mais dépend de plusieurs facteurs.
Sécurité et opérationnalité
L’interdiction de la barbe dans l’armée repose avant tout sur des considérations de sécurité.
Une barbe trop longue peut poser des risques, notamment en s’accrochant à des mécanismes ou en compromettant l’étanchéité d’un masque de protection.
Toutefois, ces risques ne concernent pas tous les postes de la même manière.
Un militaire affecté à un bureau n’est pas exposé aux mêmes dangers qu’un fantassin en mission.
Il existe une grande diversité de rôles au sein des forces armées:
- Personnel administratif et soutien (secrétaires, aumôniers, adjoints médicaux, chercheurs): peu de risques opérationnels.
- Métiers techniques (techniciens, mécaniciens): risques accrus.
- Unités de terrain (fantassins, sapeurs, artilleurs): forte exposition aux dangers.
Un règlement uniforme sur la barbe ne prend donc pas en compte ces réalités variées.
Y-a-til des arguments en faveur d’un assouplissement?
- Droits et libertés : Le port de la barbe peut être une expression religieuse ou culturelle, et des accommodements sont parfois accordés dans ce cadre.
- Cohésion et bien-être : Ce la peut améliorer le moral des troupes sans nuire à l’efficacité.
- Évolutions technologiques : Certains équipements modernes peuvent être adaptés aux porteurs de barbe, notamment pour des motifs religieux.
- Image et recrutement : Une politique plus inclusive peut attirer davantage de recrues issues de divers horizons.
L’exemple des Forces canadiennes
Depuis 2022, les Forces armées canadiennes ont revu leur politique vestimentaire, autorisant initialement une grande liberté, avant d’apporter des ajustements.
La pilosité faciale est désormais limitée à 2,5 cm de long pour garantir un aspect soigné et éviter les abus.
Que peut-on conclure?
Une approche pragmatique serait d’autoriser la barbe à condition qu’elle:
- Ne dépasse pas une longueur raisonnable (par exemple, 2,5 cm).
- Ne constitue pas un risque dans le cadre des fonctions exercées.
- Soit coupée si nécessaire avant un déploiement opérationnel.
Plutôt qu’une interdiction stricte, un compromis adapté aux réalités des différents corps de métier semble être la meilleure solution.
Pour de plus amples renseignements, consultez le site suivant: https://www.canada.ca/fr/services/defense/fac/systeme-identite-militaire/instructions-tenue/changements-instructions-tenue-forces-canadiennes.html

